"Le Porté.... Porter"

Collaboration avec la "Compagnie Née d'un doute"

Ça commence par une respiration, un corps allongé qui s’ancre dans le sol, qui semble s’étirer, se fondre dans une horizontalité qui appelle une autre ligne.

Et puis un pied nu qui doucement se pose, cherche et trouve l’appui qui portera sans blesser. Les gestes se répondent et sans un mot un dialogue peu à peu émerge. Ligne courbe qui vient épouser un creux, ligne droite qui s’élève de l’horizontale, équilibre et complément, complicité et confiance, une intimité qui s’offre sans pudeur.

Et puis des murmures, des souffles, des rires, une main qui s’amarre à une main, une tête nichée dans un cou, des lignes qui se tracent dans la pièce, suivies par nos regards aimantés par ce qui naît sous nos yeux.

L’impression d’être admise dans un lieu particulier où deux personnes se rencontrent sans rien cacher, confiance absolue dans les réactions de l’autre, sincérité d’un geste qui toujours préserve l’autre et construit un nous qui semble indestructible.

L’équilibre, la douceur, la rondeur, l’acceptation de ce qui va advenir, guider et être guidée sans que jamais l’une ne cache l’autre. Comment avancer sans bouger ou presque, les regards qui tracent des lignes et les corps qui écrivent une histoire.

                                                                  Déroulement de la première séance :

 

Premier temps : Les « écrivants » de la Belle Equipe écrivent sur la notion du porté et du verbe porter

Deuxième temps : La Compagnie Née d’un doute réalise sa performance 

Troisième temps : Les écrivants reprennent la plume…

Avant :

 

Le porté c’est le poids sur les épaules.

 

Porter c’est emporter, supporter, reporter et puis lâcher.

Après :

 

Le porté : geste fort et doux, imbriquées et posées, les deux corps se portent l’un l’autre. Les pieds dans le sol et le corps vertical, une ligne entre hier et demain.

 

 

Porter, prendre dans ses bras, ses mains, son corps, le corps de l’autre. Porter une émotion comme on porte un vêtement, s’y lover, douceur et confiance, risque et certitude de ne pas tomber.

Avant :

 

Le porté : acte de soulever/déplacer en beauté un(e) autre que soi.

 

Porter : rien tout seul.

Beaucoup avec un préfixe : supporter, transporter, déporter, apporter, rapporter, colporter, emporter…

Après :

 

Le porté : faire de deux corps un seul, se challenger comme des enfants : chiche que je te marche dessus et que je ne mets jamais le pied par terre. Sois mon sol, pour que je me déplace sans danger. Sois mon échelle, ma montagne, pour que je me grandisse.

 

Porter : aider, soutenir, assister, bouger avec…

Avant :

 

Le porté – Le porter

Cela m’évoque la vie de mes grands-mères et de ma mère

Après :

 

Entre Deux

La confiance entre deux

Les sourires entre deux

La force entre elles deux

La grâce entre ailes deux

La générosité des deux

La complicité à deux

La légèreté d’eux

Le chemin de deux

Deux !

Avant :

 

Au moins être deux, être en confiance, se mêler pour exprimer une sensation partagée et miscible, en harmonie

Après :

 

Proposer, écouter, fusionner

Tâtonner, hésiter, entendre pour ne pas blesser

Les corps se parlent, un alphabet commun et unique, un langage d’amour et de

confiance

L’un (corps) inspire l’autre, dont l’autre se nourrit et coconstruit

Une histoire, la leur, mais qui aussi inspire le spectateur à se raconter l’histoire

qu’il ressent ou qu’il comprend

Avant :

 

Le porté : acrobatie

Porter : accompagner, soutenir, lever un objet

Après :

 

Confiance en soi

Sensualité

Précision

Equilibre

Souplesse

Corps à corps

Sécurité

Assurance

Avant :

 

Le porté :

C’est l’unisson de deux corps. Dans un espace ou l’air et le vide sont les décors.

 

Porter :

C’est prendre en charge un autre, une autre. C’est parfois se charger de l’autre.

Après :

 

Le porté :

Les yeux, les pieds, les mains puis chaque partie des deux corps en mouvement sont en présence.

Chaque parcelle de ces deux êtres peut recevoir l’existence et la chair de l’autre. C’est intense, c’est

immense. Ça frotte et ça revigore. Cela résonne dans mon cœur.

 

Porter :

Bannir à tout jamais le verbe supporter. Garder pour toujours la douceur de cette empreinte corporelle.

Qui est la porteuse, ? Qui est la voltigeuse ? Véritable ballet de la légèreté mobile. L’insoupçonnable

avancé du sensible et de l’équilibre. Toi, moi, nous c’est toujours du prêt à porter.