La police des pliants
Notice historique
La Police des Pliants est une société secrète, que dis-je, une organisation à but lucratif. Elle traque, matraque, maltraite, terrorise, torture, tire sur tout débordement des pliants lors du Fest’Arts. Mouvante et discrète, efficace et redoutable, elle est à la fois nulle part et partout. Véritable machine de guerre, elle est crainte des barbares à sièges pliants qu’elle pourchasse. Intégrée désormais à la Ville de Libourne tout entière et bénéficiant du label des Droits de l’Homme, elle est reconnue d’utilité publique et intègre maintenant à son dispositif la chasse aux sièges allongés.
But à l’horizon : les prochaines Municipales.
Votez pour la Police des Pliants, vous en serez contents !
Témoignage d’une festivalière, publiée sur son blog
Tout nouvellement arrivée, ce qui m’a frappée, ce sont des personnages attachés à leur pliant qui, systématiquement lors d’un spectacle, s’installent sans tenir compte des voisins assis simplement sur leurs fessiers. Comment expliquer aux « pliants » de privilégier les « fessiers » ? Le combat est lancé. Qui des deux populations vaincra ?
Advienne que pourra, nous avons tout une année pour réfléchir, voire rédiger une police des pliants à l’occasion de la 29ème édition de Fest’Arts.
Quelques propositions fusent du collectif « La Belle Equipe » :
• Verbaliser le fautif
• L’attacher à son siège
• Lui confisquer ledit pliant. Une fois recueillis les pliants incriminés, ériger une installation sculpturale à l’entrée du festival
En attendant la rédaction finale, j’invite les fessiers à bien rembourrer leurs postérieurs.
Vous disposez d’une année.
Ruinée par une politique budgétaire anti-culturelle en défaveur des spectacles de rue, sensible aux récriminations des festivaliers puristes, authentiques, passionnés, fidèles bref : historiques, la direction de Fest’Arts décida, en 2020, de créer une Police des Pliants (P.P.) qui pourrait lui fournir le financement de sa survie.
Annonce explicative parue dans Sud-Ouest à la fin du Fest’Arts 2019
On parle souvent de dépliants : touristiques, informatifs, pratiques, pédagogiques. Ici, il s’agit de gérer DES PLIANTS, LES pliants de Fest’Arts ou plutôt du public de Fest’Arts. Un certain public très particulier qui veut voir son spectacle le mieux possible, le plus près possible, le plus seul possible.
Pour la majorité des possesseurs de pliants, le reste du monde n’existe pas. Ils veulent dominer la situation et dégager au
maximum leur champ de vision. Tout à fait égoïstement, sans état d’âme, individuellement. On a beau râler derrière, se serrer pour apercevoir les artistes quand même, le pliant reste immuable, en seigneur magistral sur son trône.
Cette époque est révolue : l’an prochain, un pliant à moins de 20 m de la scène sera mis à la fourrière des pliants et ne sera
récupérable qu’après versement d’une amende de 50 € au profit de La Belle Equipe.
Les pliants abandonnés feront l’objet d’une sculpture gigantesque sur les quais, assemblés par l’Ecole d’Arts plastiques de la Ville.
Et on pourra enfin voir tous les spectacles dans de bonnes conditions.
Les réactions à cet article furent nombreuses et surtout, violentes.
Un collectif de spectateurs fut chargé de créer un règlement juste, mais ferme, et surtout imaginatif quant aux moyens de transformer les incivilités en espèces sonnantes, mais non trébuchantes.
Premières réflexions :
Pliants réservés uniquement aux personnes ayant du mal à se mouvoir ou à rester longtemps debout.
Placement des pliants -important- derrière : ne pas gêner les gens assis.
Courtoisie : pointer du doigt la gêne occasionnée ➔ dialogue – observation globale – Tact ➔ objectif : faire comprendre ➔ agir sur le comportement des gens.
Education – partage, notion de groupe, respect de l’autre – ouverture vers l’autre ➔ apprendre à regarder autour de soi.
Néanmoins, la gravité de la situation incita à l’élaboration d’un règlement intransigeant, et totalement adapté à la complexité de la situation.
REGLEMENT ELABORE PAR LE COLLECTIF DES SPECTATEURS DE FEST’ARTS
Art. 1. : Toute personne détentrice d’un pliant plié est tenue d’être maître de son pliant.
Art 2. : Tout pliant arrivant dans le dos, l’œil, l’épaule ou toute autre partie du corps d’un autre festivalier sera confisqué.
Art. 3. : Tout contrevenant sera attaché à son pliant et exposé en place publique pendant deux heures. Libération contre versement d’une amende forfaitaire de 50 €. Toute récidive sera sanctionnée par la confiscation du dit pliant et par l’expulsion du festival.
Art 4. : L’entrée dans la ville est subordonnée à la signature d’une déclaration sur l’honneur où chacun s’engage à :
• Ne pas posséder de pliant
• Ne pas s’assoir sur un pliant
• Dénoncer toute personne ne respectant pas ces conditions.
Art. 5. : Le service « Pliant déplié » prendra en charge les cas les plus graves et le contrôle du permis à points « Pliants dépliés mal placés ». Compte tenu de l’atteinte à l’intérêt général des pliants dépliés, la police du pliant sera en charge de la destruction pure et simple du matériel si le festivalier n’a plus de points sur son permis « Pliants dépliés mal placés ».
Art 6. : La police des pliants a tout pouvoir pour confisquer, détruire, tout pliant ou assimilé trouvé sous le postérieur, l’épaule ou tout autre endroit non spécifié. La confiscation donnera lieu à verbalisation. Aucune exception ne sera tolérée.
Art. 7. : Une plainte pourra être déposée auprès de la police du pliant, service « Pliant plié ». Le détenteur du pliant sera tenu de se présenter pour remettre son pliant à défaut de devoir payer une amende forfaitaire de 50 € au profit de La Belle Equipe.
Art. 8. : Une exposition monumentale sera réalisée à base de pliants, chaises, tabouret et tout objet utilisé pour s’assoir au premier rang et gêner les autres spectateurs. Seule exception, les genoux de son amoureux.
Art. 9. : Le pliant sera restitué à la fin du festival (ou pas)